mercredi 5 octobre 2016

LA VISUALISATION ET L'IMAGERIE MENTALE ? QU'EST-CE QUE C'EST

Visualisation et imagerie mentale - La visualisation et l’imagerie mentale, qu’est-ce que c’est?





Apparentées à l'autohypnose, la visualisation et l'imagerie mentale sont des techniques qui visent à mettre en oeuvre les ressources de l'esprit, de l’imagination et de l’intuition pour améliorer les performances et le mieux-être. Bien que les 2 termes soient souvent utilisés indistinctement, on s'accorde généralement sur la différence qui suit : dans la visualisation, on impose des images précisesà l'esprit,tandis que l'imagerie cherche à faire émerger les représentations qui appartiennent à l'inconscient du sujet.
Les 2 techniques possèdent plusieurs champs d'application et sont parfois utilisées conjointement. On y a notamment recours dans le domaine sportif, où elles font maintenant partie de l'entraînement de tout athlète de haut niveau. Dans le domaine thérapeutique, elles peuvent servir dans des situations fortement dépendantes du psychisme, pour modifier un comportement ou réduire le stress, par exemple. Pour ce qui est de soigner des malaises ou des maladies, elles servent généralement de manière complémentaire aux traitements médicaux. Elles font toutes deux partie de ce qu’on appelle désormais la psychoneuroimmunologie, qui comprend des techniques comme la méditation, l’hypnose ou le biofeedback, avec lesquelles elles sont d’ailleurs souvent utilisées.

La visualisation

La visualisation est cette capacité mentale que nous avons de nous représenter un objet, un son, une situation, une émotion ou une sensation. Selon son intensité, cette représentation peut déclencher plus ou moins les mêmes effets physiologiques que le ferait la réalité. Quand, par exemple, on a très peur dans le noir, les manifestations corporelles de la peur sont pratiquement les mêmes que si un monstre nous menaçait vraiment. À l'opposé, penser à une situation agréable amène le corps dans un état réel de détente.


Une expérience de visualisation
 Imaginez-vous en train de couper un citron en quartiers, de humer un de ceux-ci, puis d'y mordre à pleines dents, le jus coulant dans votre bouche... Si vous savez ce qu'est un citron et que vous avez fait l'exercice consciencieusement, il est probable que vous ayez salivé en réaction à la forte acidité du fruit – même si cette acidité n'était qu'imaginaire.



On se sert donc de la visualisation pour agir sur des comportements ou des processus physiologiques (pour accélérer la guérison, par exemple). Pour certains objectifs, les représentations mentales de la visualisation doivent être conformes à la réalité. C'est le cas quand une personne se prépare à accomplir une activité qui lui paraît risquée ou difficile, disons un plongeon du tremplin de 10 mètres. De manière systématique, le sujet se représente tous les éléments de l'activité : le lieu, l’attitude souhaitée, les détails précis de chaque élément du plongeon, les étapes telles qu'elles doivent se dérouler ainsi que le sujet lui-même en train de surmonter les difficultés. Répété de manière intensive, cet exercice aurait un effet conditionnant sur l'organisme, qui serait ainsi plus susceptible de se conformer au scénario prévu, durant le véritable plongeon.
Dans d'autres situations, il semble préférable que la visualisation se transporte sur le terrain de la métaphore. La visualisation curative utilise souvent cette approche : il s'agit de donner une forme symbolique à la maladie et à ce qui va la faire disparaître. Dans ce registre, il existe des visualisations positives et négatives. Prenons le cas d'une brûlure sur un bras. Une visualisation positive consisterait, par exemple, à imaginer un animal fantasmagorique et bienfaisant (seulement si le sujet aime les animaux) en train de lécher la plaie pour la faire disparaître. Ce pourrait aussi être de simplement se représenter soi-même avec le bras guéri, comme par magie. Une visualisation négative, d'autre part, pourrait avoir recours à une armée d'ouvriers qui, sans relâche, travailleraient à capturer les agents infectieux qui se créent dans la plaie et à les écraser pour les rendre inoffensifs.
Il existe un débat chez les théoriciens et les praticiens à savoir si les visualisations sont plus efficaces lorsqu'elles sont négatives ou positives. Quelques règles semblent toutefois s'imposer :
  • il faut que le sujet soit à l'aise avec le scénario;
  • l'image choisie pour représenter la maladie (ou le problème) ne doit pas être terrifiante;
  • s'il s'agit d'une maladie, il n'est pas nécessaire de se représenter les détails physiologiques du processus de guérison, mais une précision minimale demeure nécessaire (envoyer des ouvriers attaquer des cellules dans l'estomac quand la maladie se situe au foie ne serait d'aucune utilité...).

Une visualisation pour se défaire d'une peine
Supposons qu'un incident déjà passé continue de contaminer notre existence au-delà de ce qui est souhaitable et que l'on n'arrive pas à l'oublier. Un exercice approprié pourrait être de donner une forme symbolique au sentiment, disons une bouteille remplie de larmes. Il faut alors se la représenter très en détail - forme, couleur, texture, poids, etc. –, puis lui dire explicitement que l'on doit s'en séparer pour continuer sa route. Se représenter ensuite en train de marcher dans une forêt, de trouver une petite clairière, de creuser un trou avec une pelle et d'y déposer la bouteille. On lui fait alors ses adieux avec conviction (« je te laisse ici pour toujours ») avant de remplir le trou de terre, replaçant la mousse et les plantes sauvages sur le dessus. Puis on se représente en train de quitter la clairière, de refaire le chemin inverse dans la forêt, et de réintégrer sa maison, le coeur soulagé.




L’origine
On reconnaît généralement au Dr Carl Simonton, cancérologue américain, d'avoir conçu et popularisé l'usage de la visualisation à des fins thérapeutiques. Dès le début des années 1970, intrigué par le fait que, malgré un diagnostic identique, certains patients meurent et d'autres non, il explore le rôle dupsychisme dans l'histoire médicale de ses patients. Il observe notamment que les malades qui guérissent sont des battants capables de se persuader qu'ils peuvent guérir et se voient le faire. De même, le médecin qui croit à la guérison de son patient et qui peut arriver à le communiquer obtient de meilleurs résultats que le confrère qui n'y croit pas. Simonton connaissait les travaux du Dr Robert Rosenthal1 sur la « réalisation automatique des prédictions », publiés quelques années plus tôt. Ces travaux démontraient comment les gens se comportent souvent de manière à augmenter la probabilité qu'une attente se réalise, qu'elle soit positive ou négative.
Convaincu de la nécessité d'apprendre aux patients à devenir des battants, le Dr Simonton intègre un entraînement en ce sens à son programme médical de soins. Cet entraînement comprend plusieurs éléments, dont des exercices de visualisation au cours desquels les patients se représentent le traitement médical sous forme de petites entités (on leur suggère d'utiliser des Pac-Man, popularisés à l'époque dans les premiers jeux vidéo) en train de dévorer leurs cellules cancéreuses. La méthode Simonton a toujours été conçue comme un complément au traitement médical classique et est encore pratiquée de cette manière.

 L'imagerie mentale


Ce qu'on appelle généralement l'imagerie mentale a comme fonction de faire surgir àl'esprit des images produites par l'imagination, l’intuition et l'inconscient, comme ce qui se passe dans le rêve. L'idée est de recourir à l'« intelligence » de l'inconscient et à la capacité de l'organisme de « savoir » ce qu'il vit et ce qui est bon pour lui. La plupart du temps, l’imagerie mentale se fait avec l’aide d’un intervenant qui peut guider le processus, et aider à en décoder le sens et à en tirer des applications concrètes.Cette technique est utilisée dans différents contextes plus ou moins thérapeutiques : pour mieux connaître divers aspects de soi, pour stimuler la créativité dans tous les aspects de sa vie, pour comprendre les causes d’une maladie et trouver des moyens de se soigner. Afin d’atteindre l'état de détente mentale nécessaire à l'émergence d'images qui ne sont pas dictées par le conscient, il faut amorcer l'exercice par une période de relaxation plus ou moins importante et libérer l'esprit des préoccupations courantes. Ensuite, le sujet amorce une « aventure mentale » qui offre un contexte favorable et laisse des situations se concrétiser dans son esprit.

  Une imagerie mentale pour découvrir ses sous-personnalités
Vous vous imaginez assis à une table où sont déposés des mets que vous aimez. Il y a d'autres individus autour de cette table qui partagent votre repas. Combien sont-ils? Comment se présentent-ils à vous? Comment vous sentez-vous en leur présence? Vous les observez en détail. Comment sont-ils habillés? Quels traits de caractère manifestent-ils? Que racontent-ils?



Il se pourrait que dans ces personnages se cachent plusieurs de vos sous-personnalités, du timide au goinfre en passant par le juge et le bon vivant... Guidé par un thérapeute, vous pourriez les laisser dialoguer et découvrir la façon de donner plus de place à certains, ou comment réagir devant les indésirables.


Selon la capacité de l'individu à se détendre et à solliciter son imagination, selon aussi la complexité de l'information recherchée, un exercice d’imagerie mentale peut prendre 30 minutes ou davantage. Certaines personnes peuvent avoir de la difficulté à laisser émerger les images. L’accompagnement d'un thérapeute ou l’écoute d’enregistrements qui dictent le processus peut alors être très bénéfique. On suggère fréquemment de faire suivre l'exercice par un dessin ou un récit écrit du « rêve éveillé » afin d'intensifier l'effet de l'expérience.

Les éléments de base des deux techniques

Malgré la grande simplicité de la visualisation et de l'imagerie mentale, ces techniques répondent à certains paramètres qu'il est important de respecter pour obtenir du succès.
  • Le respect de soi. On ne s'aventure pas dans des territoires où l'on se sent mal à l’aise ni dans des scénarios qui contredisent nos valeurs.
  • L'écoute de son corps. Comme ces techniques sollicitent les ressources de tout l'organisme, les renseignements que donne celui-ci (contractions, énervement, tensions, émotions, etc.) doivent inspirer le rythme et l'orientation de la démarche.
  • Réduire les gros objectifs en plusieurs plus petits. Tout processus de guérison, tant psychologique que physique, peut être décortiqué en plusieurs étapes.
  • Se faire confiance. Ces approches reposent sur le pouvoir de persuasion et seule une personne qui a confiance en ses moyens peut exercer de la persuasion.
  •  Il n'existe sans doute pas de limites aux situations dans lesquelles  la visualisation ou l’imagerie mentale peuvent jouer un certain rôle. Mais dans beaucoup de cas, l'effet ne peut être évalué que de manière subjective. Mentionnons aussi que ces approches sont souvent utilisées de concert avec d’autres techniques similaires, l’autohypnose et la relaxation, par exemple. Il est donc parfois difficile de départager l’action spécifique de chacune d’elles. La visualisation est une pratique sans danger, pourvu qu'on ne la choisisse pas au détriment d'un traitement susceptible d'avoir une plus grande efficacité. Il n'y a donc pas de risque à l'essayer dans toutes sortes de situations. Le Dr Andrew Weil2 la suggère en particulier, mais sans s’y limiter, dans le cas de maladies que l’on soupçonne de posséder une importante composante psychologique, comme les maladies de la peau, les maladies reliées au stress, plusieurs maladies auto-immunes, etc.

Passeportsante.net



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