jeudi 30 mars 2017

LA COHERENCE CARDIAQUE

La cohérence cardiaque





La cohérence cardiaque permet d'apprendre à contrôler sa respiration afin de réguler son stress et son anxiété1. Cette technique simple permettrait de réduire aussi la dépression et la tension artérielle2,3.

En France, la cohérence cardiaque a été mise sur le devant de la scène par le Dr David Servan-Schreiber, notamment dans son livre "Guérir". Le principe est simple : contrôler ses battements cardiaques permettrait de mieux contrôler son cerveau. Lorsqu'on est confronté à une situation stressante, le cœur a tendance à s'emballer et à « battre la chamade ». En cas de colère ou de contrariété, les battements du cœur deviennent très irréguliers. Il existe donc un lien étroit entre le cerveau et le cœur. Le premier envoie un message au second qui réagit en conséquence. Notre cerveau influence donc directement notre rythme cardiaque.

Ce qu'on sait moins est que le lien entre ces deux principaux organes existe dans les deux sens. Le cœur lui aussi peut influencer notre cerveau. En respirant calmement et donc en contrôlant son rythme cardiaque, il serait possible de jouer sur le cerveau en influençant le système nerveux autonome. En modifiant ce système nerveux autonome, qui est composé de deux branches, la branche sympathique et la branche parasympathique, il serait possible de diminuer son taux de cortisol (= hormone du stress) et donc, son stress. Finalement, grâce à une respiration posée, nous pouvons obtenir une fréquence cardiaque plus régulière et réduire les signes de tension.

Pour rappel, le système sympathique a pour rôle, entre autres, d'accélérer le rythme cardiaque. A l'inverse, le système parasympathique est là pour le ralentir. L'organisme possède finalement un frein et un accélérateur pour réguler le cœur.

En étudiant un électrocardiogramme de près, il est possible de remarquer que le rythme des battements du cœur est très variable. Pour un cœur qui bat à 60 pulsations par minute par exemple, l'écart entre deux battements varie en permanence : un peu moins d'une seconde puis un peu plus d'une seconde... L'intervalle entre chaque pulsation n'est pas exactement régulier. La prise de pouls est finalement une approximation. Un tachogramme est un examen qui permet de visualiser la fluctuation de la fréquence cardiaque et représente le variabilité de la fréquence cardiaque.

En travaillant sur la respiration, il serait donc possible de contrôler ces variations de la fréquence cardiaque et donc d'uniformiser le fonctionnement du cerveau. L'objectif de la cohérence cardiaque est de rendre les battements de cet organe plus réguliers, afin de rendre la personne qui la pratique plus sereine.

La cohérence cardiaque pourrait finalement permettre de gérer et de contrôler son stress, ce dernier étant provoqué par un déséquilibre. Pour cela, la personne doit apprendre à respirer calmement, en rythme, et à contrôler sa respiration.

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mercredi 8 mars 2017

LE QI GONG ,QU'EST-CE QUE C'EST ?

Dans les parcs, sur le pas de leur porte, ou même à l'usine, les Chinois sont des millions à pratiquer quotidiennement des exercices physiques qui ressemblent à une gymnastique douce. De plus en plus d’Occidentaux suivent leur exemple et pratiquent le tai-chi (Tai Ji Quan) ou le Qi Gong (se prononce tchi koung). Ensemble, ces 2 approches sont considérées comme étant de l'« entraînement énergétique », selon les principes de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC).

Le Qi Gong se différencie principalement du tai-chi par la place prépondérante qu’il accorde à la maîtrise de « l’énergie vitale ». En effet, le mot Qi, dans Qi Gong, désigne le flux énergétique omniprésent qui anime toute chose, et qui est l’un des concepts fondamentaux de la Médecine traditionnelle chinoise. Gong voulant dire travail ou entraînement, le Qi Gong est une pratique qui consiste à entraîner le Qi, c'est-à-dire le mobiliser, le renforcer, l'accroître, l'épurer, l'équilibrer et le faire circuler harmonieusement dans le corps et l'esprit.

Rappelons qu’outre l'entraînement énergétique constitué du tai-chi et du Qi Gong, la MTC comprend 4 autres pratiques : la diététique chinoise, l'acupuncture, la pharmacopée chinoise et le massage Tui Na. Notre fiche Médecine traditionnelle chinoise donne plus de détails sur le Qi et la MTC en général.

Maîtriser le Qi par le corps


La pratique régulière du Qi Gong est destinée à renforcer et assouplir la structure musculosquelettique du corps et à optimiser les fonctions de l'organisme, dans le but d'entretenir la santé et de promouvoir la longévité. Dans le cas de maladies, elle peut participer à la guérison. En favorisant la concentration, le Qi Gong serait aussi bénéfique dans de multiples domaines : professionnel, sportif, artistique ou éducatif. Il existe également des exercices conçus spécifiquement pour préserver et renforcer l'énergie sexuelle.

Par le contrôle du corps, de la respiration et de la pensée, les adeptes du Qi Gong peuvent aussi apprendre à percevoir leur énergie vitale, à la concentrer et à la diriger le long des trajets d'énergie (les méridiens de l'acupuncture). Ils pourraient même en venir à absorber directement le Qi de la terre, du ciel ou de la nature. Pour pratiquer le Qi Gong, on utilise :

Des mouvements très diversifiés et généralement très lents, ou des enchaînements de mouvements.
Des postures immobiles, tenues un certain temps.
Des étirements et des ondulations.
Des exercices respiratoires, entre autres par la récitation continue de sons sans signification, comme Soo Soo Ma Di Di Di Si ou Wa Na Wat Da Wa Si1.
Une grande attention mentale.
La visualisation et la méditation.
Qi Gong

Mentionnons que les exercices de Qi Gong sont composés de mouvements plus courts et isolés que ceux du tai-chi. De plus, ils peuvent parfois être exécutés en position couchée, tandis que le tai-chi est essentiellement pratiqué à la verticale.

Une connaissance approfondie de la Médecine traditionnelle chinoise n'est pas indispensable à la pratique du Qi Gong, mais certaines notions sont utiles pour une pratique personnelle avertie.

On peut s’en tenir à considérer le Qi Gong comme une gymnastique, et en retirer de nombreux bénéfices; mais ce serait passer à côté de beaucoup de ses vastes possibilités. Les enseignants de Qi Gong, par contre, doivent avoir une excellente compréhension de la MTC afin d'orienter les pratiquants vers les exercices appropriés à leur état.

Une marche vers la santé, pas un traitement miraculeux

Le Qi Gong n’est pas constitué de recettes miracles susceptibles de guérir spécifiquement telle ou telle maladie. Mais une pratique assidue permettrait d’activer la puissante force soutenant les mécanismes autonomes de guérison de l'individu. Ainsi, une même classe de Qi Gong pourrait regrouper des personnes qui veulent se maintenir en forme, d'autres qui cherchent à se libérer du stress et d'autres encore qui souffrent d’une maladie particulière.

Selon ses praticiens, la pratique régulière permettrait entre autres les applications suivantes :

Prévention. Promouvoir la souplesse, la détente, la relaxation, la gestion du stress, l’équilibre psychosomatique, une meilleure vitalité, la prévention des maladies, l’entretien de la mémoire et un meilleur sommeil.

Approche curative. Améliorer la santé des personnes souffrant, entre autres, de maladies cardiovasculaires, d'hypertension, d'insomnie, de déficit oculaire, de diabète, de paralysie, de maladies dégénératives, de déficit profond de l'immunité, d'asthme et d'hypercholestérolémie.

Épanouissement sportif. Augmenter la qualité du contrôle, l'endurance, la respiration et la capacité de propulsion soudaine.

Développement personnel. Moduler la réponse émotionnelle et l'adaptation au stress psycho-émotionnel ou affectif. Favoriser, tant chez l'adulte que chez l'enfant, la mémorisation, l'effort intellectuel, l'imagination et la créativité.

Ouverture spirituelle. Favoriser le développement de certaines qualités, comme le calme, la sérénité et le lâcher-prise.

Émettre du Qi pour guérir des malades

Dans son application médicale, le Qi Gong est de deux natures : il y a celui que l'on pratique soi-même sous forme d’exercices (Qi Gong Yang Sheng) et celui qui peut être appliqué sur un malade par un praticien (Qi Gong Waiqi). Dans ce cas, un maître ayant atteint une très grande expertise pourrait non seulement émettre du Qi, mais l'orienter spécifiquement sur un organe malade. Des récits rapportent que de telles personnes peuvent anesthésier des patients pour une chirurgie, réparer des blessures et même soigner un cancer.

Des chercheurs ont d’ailleurs mesuré un champ magnétique jusqu’à 1 000 fois supérieur à la normale au bout des doigts des intervenants, au moment de l'émission du Qi2,3. Dans une étude publiée en 20044, les auteurs mentionnent que même s’il y a encore des gens qui nient la possibilité que du « Qi » puisse être émis par un humain, la plupart des scientifiques impliqués dans ce domaine considèrent qu’il s’agit désormais bel et bien d’une réalité. Selon eux, il est clair que des gens expérimentés peuvent émettre une forme de bioénergie (qu’on peut appeler Qi) produisant des effets physiques, chimiques et biologiques mesurables. Par exemple, dans une étude en laboratoire effectuée en 20095, des praticiens ont projeté du Qi sur des cultures de bactéries E. Coli. Ils ont faut augmenter ou diminuer, selon leur intention, la croissance des bactéries comparativement aux échantillons témoins.

De plus en plus de chercheurs tentent de percer de manière scientifique les mystères du Qi6. Certains ont constaté qu’il pourrait être perçu par des gens entraînés, jusqu’à 100 m de distance8. Ils ont même suggéré quelle pourrait être la longueur d’onde d’un « faisceau » de Qi. Pour d’autres détails au sujet du Qi émis pour guérir, voir l’entrevue Le Qi Gong, un allié de la médecine moderne? dans la section Plus d’info.

Selon la perspective de l'énergétique chinoise, tous les « guérisseurs » émettent du Qi, quel que soit le nom qu'on donne à leur approche. Les pratiques des guérisseurs sont théoriquement interdites en Occident, mais elles sont plus ou moins tolérées parce que considérées comme anodines ou fantaisistes (puisque le praticien ne touche même pas son patient). Il importe toutefois que les guérisseurs n’incitent pas leurs patients à refuser les traitements médicaux classiques.

Une science venue du Tao

Il existe 3 principales écoles de Qi Gong. Elles ont des pratiques similaires et partagent une base commune, la conception taoïste de l'équilibre du Yin et du Yang. Elles se distinguent toutefois par l’accent qu’elles mettent soit sur l’aspect :
- spirituel, l'objectif étant surtout de libérer l'esprit;
- martial, dont certaines pratiques, plus proches du tai-chi, sont appelées « boxe avec l'ombre »;
- ou médical.

Le Qi et ses innombrables manifestations sont étudiés en Chine depuis au moins 3 000 ans. Les personnes ayant acquis une grande maîtrise martiale du Qi seraient capables, semble-t-il, de terrasser un adversaire sans le toucher ou posséderaient une résistance physique hors du commun. En Chine, il arrive de voir certains « maîtres » monnayer ces capacités inhabituelles dans des foires... D'autres auraient développé une maîtrise médicale et seraient capables de guérir des personnes gravement malades. Après plusieurs années d'interdiction de toute forme de Qi Gong par le régime communiste, la Chine fait aujourd'hui la promotion de ces exercices de santé auprès de sa population et dans les hôpitaux. C'est grâce, en bonne partie, aux moines taoïstes que la connaissance profonde du Qi aurait été maintenue vivante et pourrait encore être apprise.
Peu de recherches sur les applications du Qi Gong se conforment aux stricts protocoles scientifiques modernes. De plus, les recherches, surtout menées en Chine ou en Corée depuis 25 ans, sont rarement publiées en Occident. Cela dit, voici les conclusions des principales études accessibles. Il est important de noter que, pour la plupart d’entre elles, les chercheurs précisent que des facteurs comme le peu d’études disponibles, le nombre restreint de participants, l’absence de répartition aléatoire ou d’une intervention placebo limitent la portée des conclusions. D’autres études seront donc nécessaires pour confirmer les résultats.

Recherches

Efficacité probable Réduire l’hypertension. L’utilisation du Qi Gong dans le traitement de l’hypertension est l’un des sujets les mieux documentés. Une revue systématique publiée en 2007 a recensé 12 essais cliniques aléatoires9. Ces essais, incluant au total plus de 1 000 participants, ont comparé la pratique du Qi Gong (seul, avec médication ou avec thérapie classique) à diverses conditions (médication seule, report sur une liste d’attente, exercice et relaxation musculaire progressive combinée à la thérapie classique). Les résultats laissent entendre que la pratique régulière du Qi Gong pourrait avoir des effets positifs sur la diminution de la pression sanguine.

Efficacité possible Réduire le stress. Une étude en chassé-croisé, portant sur 10 étudiants en bonne santé, a évalué l’effet de l’émission de Qi par un maître (Qi Gong externe) sur le stress éprouvé, les concentrations de cortisol (hormone associée au stress) et les ondes cérébrales10. Les étudiants ont participé alternativement à une séance de Qi Gong de 60 minutes, vraie ou simulée. Ils ont éprouvé significativement plus de satisfaction, de calme et de relaxation avec le Qi Gong réel qu’avec le Qi Gong simulé. Les résultats montrent également une réduction significative des indicateurs de niveau de stress : baisse du cortisol, diminution des ondes bêta et augmentation des ondes alpha.

En 2010, une étude suédoise a montré des résultats similaires à l’étude précédente11. Pendant 8 semaines, 147 élèves de la fin du primaire ont soit participé à 2 séances hebdomadaires d’exercices de Qi Gong, soit fait partie du groupe témoin. Les auteurs ont observé une réduction des niveaux de stress et de détresse psychologique, ainsi qu’une amélioration de l’image de soi chez les enfants du groupe Qi Gong, comparativement aux enfants du groupe témoin. De plus, l’évaluation du niveau de mieux-être à l’école des élèves avait diminué chez le groupe témoin, tandis qu’il était resté stable chez le groupe Qi Gong.

Efficacité possible Réduire la douleur chronique. Deux revues systématiques ont été publiées au sujet de la douleur chronique. L’une portait sur le Qi Gong interne, pratiqué soi-même12, et l’autre sur le Qi Gong externe, émis par un maître13. La première revue (Qi Gong interne) a conclu que les données disponibles étaient peu convaincantes à cause du petit nombre d’études répertoriées (seulement 4 études cliniques aléatoires) et surtout de la qualité méthodologique déficiente. Pour la seconde revue (Qi Gong émis par un maître), les résultats semblent plus prometteurs. Les 5 études recensées présentent de meilleures qualités méthodologiques et suggèrent une certaine efficacité du Qi Gong dans la gestion de la douleur comparativement aux groupes témoins (Qi Gong placebo ou soins d’usage).

En 2010, une nouvelle étude clinique aléatoire, réalisée auprès de 50 personnes souffrant de douleur chronique, a comparé l’effet de 4 séances hebdomadaires de 30 minutes de Qi Gong externe à un temps équivalent de suivi du participant14. La majorité des participants (74 %) recevait une autre source de traitement au cours de l’expérimentation. Comparativement au groupe témoin, les participants du groupe Qi Gong ont montré une diminution significative de l’intensité de la douleur après les 4 semaines de traitement. Un mois plus tard, les améliorations étaient encore présentes, mais ne s’avéraient plus statistiquement significatives.

Efficacité possible Améliorer la qualité de vie des personnes atteintes du cancer. En 2007, une revue systématique a évalué l’efficacité de la pratique du Qi Gong seul ou en combinaison avec d’autres traitements pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer15. Neuf études (comprenant 4 essais cliniques aléatoires) totalisant 346 participants ont été recensées. Deux de ces essais suggèrent que le Qi Gong pourrait prolonger la vie des patients atteints de cancer. Mais les auteurs ont conclu que, principalement à cause de la mauvaise qualité des études, on ne pouvait conclure à l’efficacité du Qi Gong en cas de cancer.

Par la suite, en 2010, une recherche sur les effets du Qi Gong a été menée auprès de 162 patients atteints du cancer16. Ils ont été répartis en 2 groupes : Qi Gong (15 minutes de discussion sur la santé, 45 minutes d’exercices et 30 minutes de méditation, 2 fois par semaine, durant 10 semaines) et groupe témoin recevant les soins d’usage. Les résultats indiquent qu’à la fin du traitement, la qualité de vie, la fatigue, l’humeur et les paramètres mesurés d’inflammation des personnes du groupe Qi Gong s’étaient améliorés par rapport au groupe témoin.

Efficacité incertaine Renforcer le système immunitaire. De nombreuses études in vitro et in vivo ont examiné l’effet du Qi Gong sur différents paramètres de l’immunité. Plusieurs ont indiqué que l’émission de Qi par des maîtres ou la pratique régulière du Qi Gong pouvaient avoir un effet mesurable sur la production de diverses cellules immunitaires, comme les monocytes, les lymphocytes, les cellules tueuses naturelles (cellules NK), les neutrophiles, etc.1,4,17-31 Bien que ces résultats soient encourageants, leur portée clinique est encore limitée. Mais selon la majorité des auteurs, il semble justifié de poursuivre les recherches.

Efficacité incertaine Diminuer les symptômes du syndrome prémenstruel (SPM). Deux essais cliniques aléatoires ont évalué l’effet de l’émission de Qi sur les symptômes prémenstruels chez de jeunes femmes souffrant du syndrome prémenstruel. La première étude a porté sur 36 femmes : la moitié d’entre elles a reçu des séances de 10 minutes de Qi appliqué par un maître; pour les autres, le maître reproduisait les mêmes gestes, mais sans émettre de Qi32. Quatre séances par cycle menstruel ont été effectuées, pendant 2 cycles. Comparativement aux femmes soumises au traitement témoin, celles qui ont reçu le Qi ont rapporté une diminution significative de la douleur, de la rétention d’eau, de leurs sentiments négatifs et des symptômes généraux du syndrome prémenstruel.

Dans la seconde étude, un groupe de Qi Gong (9 séances de 10 minutes d’émission de Qi par un maître, réparties sur 2 cycles menstruels) a été assigné à 23 jeunes femmes, et 23 autres ont été placées sur une liste d’attente33. Soixante minutes après les interventions, les auteurs ont noté un effet significatif à court terme sur la douleur, l’anxiété et la dépression. À plus long terme, les résultats indiquent une diminution significative de la douleur et de la rétention d’eau chez les femmes ayant reçu le Qi en comparaison avec celles du groupe témoin.

Efficacité incertaine Améliorer la qualité de vie des personnes âgées. Une étude publiée en 2003 a analysé l’effet de l’émission de Qi sur l’anxiété, la fatigue, la dépression, la douleur et la pression sanguine de 94 personnes âgées34. Les participants ont été séparés aléatoirement en 2 groupes égaux. Ceux du premier groupe ont reçu une émission de Qi de 10 minutes. Dans l’autre groupe, le maître appliquait la même procédure, mais sans émettre de Qi. Dans le groupe Qi Gong, seul le niveau d’anxiété rapporté par les sujets a diminué de façon significative par rapport au groupe placebo, même si les autres paramètres ont aussi légèrement diminué (dépression, fatigue, douleur et pression sanguine).

Efficacité incertaine Améliorer la qualité de vie des personnes ayant un problème cardiaque. Une récente étude a comparé l’efficacité de la pratique du Qi Gong et d’un programme de relaxation progressive pour améliorer la qualité de vie de 65 personnes atteintes de divers troubles cardiaques35. Les participants, qui étaient recommandés par un spécialiste, ont effectué 4 séances de 20 minutes de chacune des thérapies, en alternance. Les résultats indiquent que le Qi Gong améliore significativement les résultats de 7 des 8 paramètres choisis pour évaluer la qualité de vie, contre un seul pour la relaxation progressive.

Efficacité incertaine Contribuer à la réadaptation cardiaque. Des programmes de réadaptation sont souvent recommandés à la suite d’un problème cardiaque. Deux études ont évalué l’intérêt du Qi Gong dans ce domaine. Une première étude clinique aléatoire a étudié l’effet du Qi Gong combiné à des groupes de discussion sur les habiletés physiques de 95 personnes âgées de 73 ans et plus et atteintes d’une maladie de l’artère coronaire36. La moitié d’entre elles a participé à des rencontres hebdomadaires comprenant 1 h d’exercices de Qi Gong et 2 h de discussions sur différents thèmes en lien avec leur état. Les autres ont reçu les soins usuels. Les résultats ont montré des améliorations significatives du niveau d’activité physique rapporté, de la coordination et de l’équilibre chez les sujets du groupe Qi Gong-discussion.

Une seconde étude clinique aléatoire s’est penchée sur l’effet de 16 semaines de Qi Gong sur la réadaptation physique de personnes atteintes de fibrillation auriculaire (un trouble du rythme cardiaque)37. Les 43 participants ont été placés au hasard soit dans le groupe témoin (liste d’attente), soit dans le groupe Qi Gong (deux fois 90 minutes d’exercices par semaine). Les résultats indiquent une amélioration significative de la capacité fonctionnelle chez les participants du groupe Qi Gong, autant à la fin des exercices que 16 semaines plus tard. Les participants du groupe témoin n’ont présenté aucun changement significatif.

Efficacité incertaine Réduire les symptômes associés à la maladie de Parkinson. Deux études cliniques aléatoires ont été publiées en 2006. Elles présentent des résultats contradictoires. La première a évalué les effets d’exercices de Qi Gong en groupe (90 minutes par semaine durant 2 mois) par rapport à un groupe témoin de 56 personnes atteintes de la maladie de Parkinson38. Les résultats ont affiché une amélioration significative des symptômes moteurs, après 3 mois et 6 mois, chez les participants du groupe Qi Gong. De plus, l’incidence de plusieurs symptômes non moteurs (constipation, douleur, perturbation du sommeil et somnolence dans la journée) a été atténuée. Les auteurs ont conclu que le Qi Gong pourrait être un traitement prometteur.

La seconde étude, en chassé-croisé, a comparé un entraînement aérobique au Qi Gong, chez 26 personnes âgées atteintes de la maladie de Parkinson39. Trois fois par semaine, pendant 7 semaines, les sujets participaient à des séances de 45 minutes soit d’aérobie soit de Qi Gong. Ils avaient ensuite congé pour 2 mois avant de suivre le traitement opposé. Les résultats ont démontré des améliorations significatives pour l’intervention d’aérobie, mais pas pour celle de Qi Gong.

Efficacité incertaine Aider au sevrage de l’héroïne. Un seul essai clinique aléatoire, publié en 2002, a exploré l’efficacité du Qi Gong durant un sevrage d’héroïne40. Pendant les 10 premiers jours de leur cure de désintoxication, 86 hommes ont été répartis en 3 groupes : Qi Gong (séances de 2 h à 2 h 30 de Qi Gong par jour en groupe, et de 10 à 15 minutes de Qi émis par un maître); médication (protocole de sevrage avec lofexidine-HCL); et groupe témoin (soins de base et médication uniquement pour gérer les symptômes graves). Selon les résultats, les participants du groupe Qi Gong ont eu un processus de désintoxication accéléré ainsi qu’une réduction significative de leur niveau d’anxiété et des symptômes associés au sevrage. Les auteurs concluent que le Qi Gong pourrait être bénéfique dans le sevrage de l’héroïne, en plus d’avoir l’avantage de ne pas induire d’effets secondaires.

Efficacité incertaine Contribuer à gérer les symptômes associés au diabète. En 2009, une revue systématique a répertorié 9 études cliniques, dont 3 études cliniques aléatoires, relatives au diabète. On y a comparé la combinaison de séances de Qi Gong et de soins standards aux soins standard seuls41. La qualité méthodologique des études aléatoires était très faible. Malgré certaines améliorations des conditions sanguines, les auteurs ont conclu que les preuves étaient insuffisantes pour suggérer que le Qi Gong soit un traitement efficace dans le traitement du diabète.

Une nouvelle étude portant sur 32 personnes souffrant de diabète a été conduite en 2010. Les La plupart des auteurs affirment que, pour en ressentir les bienfaits, on devrait pratiquer le Qi Gong presque tous les jours pendant un minimum de 20 minutes.

De nombreux livres peuvent aider à s’initier à la pratique. Toutefois, les instructions d'un enseignant qualifié seraient indispensables pour atteindre l'état d'esprit souhaité et s’assurer de bien exécuter les postures et les mouvements. Cela permettrait également d'éviter les exercices qui ne conviennent pas à son état mental ou physique. Évidemment, les périodes de cours doivent être complétées par des périodes d'entraînement personnel.

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